La main dans la pâte à pain

Mon mari, la demoiselle et moi vivons à la campagne.

Ni dans un petit village ni dans un hameau, non non, la campagne où l'on ignore si l'on a des voisins, où la plupart du temps, les nuisances sonores sont dûes aux tracteurs et/ou aux chasseurs, où l'on peut apercevoir un paquet d'étoiles la nuit et où l'on se réveille grâce aux chants des oiseaux.

Bref, nous sommes dans un endroit paumé. Et qui dit endroit paumé dit également commerces éloignés.

C'est donc le cas du supermarché et de la boulangerie. Il fut d'ailleurs un temps où nous achetions au supermarché du pain au seigle (ah les origines teutones !) emballé dans un joli sachet plastique. Et puis, un jour, je me suis penchée sur l'étiquette et évidemment, la liste d'ingrédients était bien trop longue pour du pain et la quantité de seigle bien trop faible pour un pain de seigle. C'était décidé, j'allais m'occuper de notre pain. Et puis, d'une pierre deux coups, nous allions également diminuer un petit peu nos déchets !

Comme beaucoup, je me suis penchée sur les pains sans pétrissage mais finalement, je préfère de loin pétrir la pâte et prendre du temps pour réussir mon pain.

Comment je procède :

La plupart du temps, je commence le soir au moment du repas.
Je remplis un bol de petit-déjeuner (ceux de base) d'eau tiède (il faut pouvoir y tremper un doigt sans se brûler) et je rajoute soit un sachet de levure déshydratée, soit un bloc de levure fraîche, soit 2 cuillères à soupe bombées de levain déshydraté. Je couvre le bol d'une petite assiette et je vais manger.
Quand, une heure après, mon mari endort la demoiselle, je mets de la farine dans une jatte (environ 500 grammes, je cuisine trop souvent à l'œil) et je la mélange avec une grosse cuillère à café de sel. Au centre, je creuse un puits et j'y verse mon mélange eau/levure.
Doucement, avec ma main gauche, je mélange. Je garde la main droite propre pour attraper le paquet de farine au cas où. Puis, je pétris pendant un bon quart d'heure. La pâte doit être élastique mais non-collante. Je recouvre la jatte d'un torchon et je laisse le pain lever toute la nuit.

Le lendemain matin, je préchauffe le four à 210°C,  je re-pétris rapidement la pâte, forme mon pain, j'humidifie le dessus pour obtenir une jolie croute dorée et j'enfourne pour 40 minutes (durée à adapter en fonction de la taille du pain).
Le pain est cuit s'il sonne creux quand on tape sur son ventre !

Les prochaines étapes :

J'aimerais beaucoup fabriquer mon propre levain, il me semble que ce serait une bonne solution pour réduire encore un peu les déchets liés à la boulange. Je souhaiterais également varier un peu les recettes, rajouter des noix, du fromage et autres petits trucs délicieux.
J'investirai peut-être dans un coupe-pâte en inox et dans un banneton en osier pour laisser le pain lever...mais à voir, ce n'est rien de vital.
Par contre, avec mon mari, nous allons certainement fabriquer un four à pain/pizza dès que les températures seront un peu plus clémentes. Cela nécessitera bien un article !

L'avis de Séléné :

Il y a encore quelques temps, nous faisions également exclusivement notre pain. ça nous permettais d'avoir du pain bio toutes les semaines au même prix que le pain non bio de la boulangerie. Mais avec la fin de ma grossesse et l'arrivée du petit poussin, c'est le papa qui s'est mis à faire les courses, et qui achète donc du pain au supermarché (bien qu'il commence à faire attention, il est moins regardant sur le coté écologique des choses). Le pain est élaboré avec une farine label rouge (ce qui est mieux que rien) et vendu par 4 dans un sachet papier (ce qui est toujours mieux que le plastique, mais peut mieux faire^^). Du coup, pour le moment, je ne fais plus qu'un pain par semaine pour pouvoir la finir (la semaine ;-)) . Actuellement, c'est parfois compliqué, combien de fois, alors que je pensais que le petit dormais profondément, j'ai entendu hurler et que j'étais en plein pétrissage, les mains pleine de pâte... L'objectif, chez nous, serais donc de revenir à du pain bio100% maison dés que possible!

Lorsque je le faisais exclusivement, pour éviter d'ouvrir à chaque fois un sachet de levure sèche de boulanger, je gardais un bout de pâte de mon pain que je mélangeais avec de l'eau et de la farine un peu tout les jours, jusqu'à la prochaine fois, faisant une sorte de levain au pif finalement.

Je remplace aussi une partie (1/5) de la farine par des flocons d'avoines ou d'autres céréales selon ce qu'il y a dans les placards, ça rend le pain bien meilleurs!